« Si les violences dont sont l’objet les femmes ne constituent pas un fait social nouveau, l’intérêt accordé à cette question est un fait qui marque surtout notre époque et plus particulièrement les deux dernières décennies. Jamais on aura autant parlé de violence basée sur le genre, jamais autant on aura tenté d’en cerner l’ampleur et les formes et on aura été invité à la dépister et à la combattre. » (Nabila Hamza, 2006) Eh oui! Cette idée vous a sûrement traversé l’esprit à la lecture du titre de cet article. Car oui, les VBG sont aujourd’hui de plus en plus vilipendées et décriées fortement à coup de paroles et d’écrits. Cependant, la définition de cette thématique n’est pas de toute aise, donnant parfois lieu à des escarmouches parlementaires ayant pour cause une égalité ou non entre les expressions

violences basées sur le genre et violences à l’égard des femmes et des filles.

Les VBG, qu’est-ce que c’est ?

La violence basée sur le genre (VBG), parfois aussi appelée violence sexiste, se réfère à l’ensemble des actes nuisibles, dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leur identité de genre. Elle prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes. Cette définition souligne le fait que la violence basée sur le genre peut être dirigée vers tout type de personne et est liée aux normes de masculinité/féminité et/ou de genre. Néanmoins, il est de notoriété publique que les femmes et les filles représentent la couche qui souffre le plus et cela de très loin, de ce fléau. La Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit ainsi la violence à l’égard des femmes en ces termes:  » tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes, un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée ». Cette définition insiste bien sur le fait que les VBG peuvent prendre plusieurs formes.

Une femme qui souffre en silence

Les principaux types de VBG

Il en existe à foison et arriver à en déterminer une liste exhaustive est quasi impossible d’autant que de nouvelles formes voient malheureusement constamment le jour surtout avec l’avènement des NTIC et la digitalisation en masse. Mais en termes de principaux, nous avons entre autres:

  • Les violences physiques: Elles représentent la forme la plus visible, prenant en compte les coups, blessures, fractures et autres atrocités.
  • Les violences psychologiques: Elles peuvent être verbales ou non-verbales portant généralement atteinte à la confiance et l’estime de soi de la victime par des humiliations, des menaces, des tentatives d’isolement des proches et amis.
  • Les violences sexuelles: Elles englobent toutes sortes de contact sexuel sans consentement et/ou sous contrainte, tentatives de viol, attouchements non désirés.
  • Les violences sociales: Elles concernant les violences juridiques, culturelles, spatiales ou autres. Les violences économiques: Elles se manifestent par la privation de moyens et de biens essentiels, le contrôle. Toutes ces choses ont faut-il le rappeler, des conséquences graves sur le bien-être et l’épanouissement des victimes. Certaines, dépouillées de leur libre arbitre et de leur joie de vivre, préfèrent se donner la mort si le bourreau ne s’en est pas chargé avant.

Pourquoi le statu quo sur les VBG ?

Une femme en cage (au sens figuré)

La question qui titille alors l’esprit est de savoir pourquoi les VBG subsistent et s’accroissent d’ailleurs malgré toutes les actions et initiatives mises sur pied chaque jour pour les évincer. Il faut dire que plusieurs facteurs sont à la base de cet état de choses. Et le mot qui les regroupe le plus entièrement possible est: stéréotype. Un stéréotype est défini en psychologie sociale comme une représentation caricaturale et figée, une idée reçue, une opinion toute faite acceptée et véhiculée sans réflexion, concernant un groupe humain ou une classe sociale, ici, concernant un fait social. Les stéréotypes liées aux violences basées sur le genre sont des opinions, des représentations que des personnes se font sur ce fléau social et qui sont à l’opposé de la vérité.

  • La lutte contre les violences basées sur le genre ne concerne que les activistes (surtout féministes): Nombreux sont ceux qui pensent que le combat pour l’élimination des VBG n’est propre qu’à ceux qui le mènent, et pourtant rien n’est plus éloigné de la vérité car nul n’est à l’abri de ce phénomène. Et plus tôt, nous en prenons conscience et nous disposons à y faire barrière, mieux nous nous porterons.
  • Le linge sale se lave en famille: Je vous vois déjà venir. Il est vrai que le concept de vie privée est à respecter mais il n’a plus lieu d’être lorsqu’on parle de violence. L’on tombe très souvent dans le travers de la non assistance à personne en danger lorsqu’on est témoin de violences basées sur le genre et qu’on estime que ce qui se passe dans un couple est propre au couple.
Le silence autorise la violence
  • Il n’y a pas de fumée sans feu, il y a forcément une raison à cette violence: cette croyance erronée amène plusieurs personnes à attribuer les violences aux actes posés par la victime; dans le cas des tentatives de viol par exemple, à accuser la victime à cause des vêtements qu’elle aurait mis. Cependant, il est important de se rappeler que la violence est toujours la faute de l’agresseur et non de la victime
Femme dénonçant un abus

Quelles perspectives pour inverser la tendance ?

Comme l’expérience l’a d’ores et déjà démontré, il ne suffit pas d’en parler et se reposer sur ses lauriers en espérant voir bouger les choses. Il s’agit ici de résultats, de voir baisser de façon significative les statistiques des VBG. Et cela ne peut de faire sans vous et moi. Ceci est un appel à chacun et à tous.. Nous devons tous quotidiennement promouvoir la culture de la non violence. Travailler à la base à l’élimination des stéréotypes destructeurs. Étant peut-être nous-mêmes des femmes, ou ayant des sœurs, des filles, des amies, nous devons faire nôtre la lutte qui est d’assurer à toutes les femmes un monde où elles sont en sécurité et où elles n’auront plus à souffrir de barrières ou d’injustices sous toutes ses formes. Le changement, nous en sommes les acteurs !

Stop violence !

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